Qu’est-ce que la “Screwball Comedy” ?

Cary Grant, Rosalind Russell & Ralph Bellamy dans La Dame du vendredi (His Girl Friday, 1940)
Au-delà du film noir, le genre qui est le plus caractéristique du cinéma hollywoodien des années 1930-40 est indiscutablement la « Screwball Comedy ». Il s’agit d’un sous-genre de la comédie romantique qui né dans les décombres de la Grande Dépression et sous la contrainte du fameux code Hays — cahier des charges qui instaura des limitations importantes sur le contenu des films à partir de 1934 sous prétexte d’imposer la bonne morale au sein de cette industrie décadente… de la censure, pardi !
Une « Screwball Comedy » se devait de suivre des règles, et pas uniquement celles qui ont été dictées par le sénateur Hays. Un long métrage de ce genre nous offrait une romance ou, plus précisément, un homme et une femme qui allaient passer un peu plus d’une heure et demie à essayer de se supporter avant de finir par succomber à leurs véritables sentiments. L’histoire d’amour est majoritairement réduite à un prétexte pour poser une femme au caractère bien affirmé face à un homme qui lui résiste. Il en découle des dialogues terriblement bien affutés qui fusent dans tous les sens — et à tout à l’heure dans un film comme La Dame du vendredi (His Girl Friday, 1940) par exemple —, des situations toujours plus délirantes qui s’enchainent à un rythme souvent soutenu et occasionnel un passage dans le Connecticut. Ce dernier point ne fait pas partie des règles du genre, mais est revenu de manière étrangement récurrente (notamment dans Bringing Up Baby, The Lady Eve, The Awful Truth et sans surprise Christmas in Connecticut).